L'Eidophone, de Megan Watts Hughes
Megan [Margaret] Watts Hughes (1842-1907) a été une artiste exceptionnelle originaire du Pays de Galles. Brillante dans plusieurs domaines tels que la musique, la science et la philanthropie, elle laisse derrière elle un héritage riche et diversifié. Dont une invention : l'Eidophone.
Reconnue par certaines sources comme la première à expérimenter la visualisation du son, elle a imaginée l'Eidophone : un appareil révolutionnaire qui produit des motifs géométriques à partir de la résonance de la voix.
En effet, en 1885, au cours de ses exercices vocaux, elle a fortuitement découvert ce qu'elle a appelée des "figures vocales" ou des "fleurs vocales" - des motifs créés par la résonance des ondes stationnaires.
D'une simplicité remarquable, l'appareil se compose d'une membrane élastique, semblable à une feuille de caoutchouc souple, étroitement tendue sur l'embouchure d'un récepteur. La voix était introduite par un tube à large ouverture de forme commode. Dans certains cas, le récepteur pouvait être supprimé, et la membrane tendue directement sur l'extrémité ouverte du tube.
Son processus, initialement à base de sable ou de poudre de lycopodium déposé sur la membrane, a évolué avec l'utilisation d'un liquide fin, comme de l'eau ou du lait, inondant le disque de l'Eidophone. Les vibrations étaient enregistrées sous forme de motifs sur le disque, qualifiés par Watts Hughes de "belles crispations", visibles uniquement si les hauteurs chantées n'étaient pas excessives. Ses expérimentations avec de la glycérine colorée ont révélé des motifs floraux complexes dans le liquide.
Les observations scientifiques de Watts Hughes ont été publiées pour la première fois dans un article du Century Magazine de 1891 sous le nom de Margaret Watts Hughes. Elle a présenté ses découvertes à la Musical Association, à la Royal Institution et à la Royal Society de Londres : un accomplissement exceptionnel pour une femme à cette époque. À l'aide de photographies et de diagrammes, l'article détaillait son processus et son invention.
Son travail, lié ultérieurement à l'invention indépendante des recherches d'Ernst Chladni, a dépassé les frontières d'une simple démonstration à la Royal Society. Son article de 1891 a conduit à la publication d'un livre approfondi en 1904, intitulé "The Eidophone; Voice Figures: Geometrical and Natural Forms Produced by Vibrations of the Human Voice" ("L'Eidophones ; figures vocales : formes géométriques et naturelles produites par les vibrations de la voix humaine"). Ce travail novateur avec Ernst Chladni a jeté les bases du domaine de la Cymatique, proposé par le scientifique suisse Hans Jenny, exploré plus tard par des chercheurs du MIT. Ainsi, Megan Watts Hughes, par son ingéniosité et ses contributions multidisciplinaires, a laissé un héritage qui transcende les frontières de l'art, de la science et de la recherche.
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30/11/2023