Des artefacts fascinants aux origines aztèques
Les « sifflets de la mort », ou ehecachichtli, sont des objets en céramique remontant à l’âge d’or de la civilisation aztèque, entre le XIIIe et le XVIe siècle. Découverts dans les années 1990 lors de fouilles au Mexique, ces artefacts étonnants sont sculptés en forme de crâne et produisent des sons stridents, proches de cris humains. Leur découverte, notamment dans des tombes et sites sacrificiels, alimente les théories sur leur usage rituel et leur symbolisme.
Des sons dignes d’un film d’horreur
Selon une étude récente menée par des chercheurs en neurosciences de l’Université de Zurich, ces sifflets émettent des sons extrêmement perturbants pour l’oreille humaine. Décrits comme « rugueux », « perçants » et « effrayants », ils provoquent des réactions négatives immédiates chez les auditeurs. Ces sons, mêlant tonalités naturelles et artificielles, désorientent le cerveau et suscitent des sensations de peur ou de malaise.
Des hypothèses sur leur utilisation
Les scientifiques explorent trois grandes hypothèses concernant ces sifflets :
- Une arme psychologique : utilisés pour effrayer les ennemis sur le champ de bataille.
- Un lien avec les cultes sacrificiels : associés à Mictlantecuhtli, le dieu aztèque des enfers.
- Une fonction rituelle : destinés à imiter des sons naturels, comme le vent, en hommage au dieu Ehecatl.
Leur découverte dans des sépultures suggère que ces objets avaient une place importante dans les cérémonies funéraires ou les sacrifices humains.
Une énigme sonore toujours actuelle
Pour mieux comprendre leurs effets, les chercheurs ont soumis 70 volontaires à des expériences psychoacoustiques. Résultat : les sons des sifflets sont perçus comme « contre-nature » et aversifs, renforçant l’hypothèse de leur rôle rituel. Cette ambiguïté sonore, entre cri humain et souffle artificiel, explique pourquoi ils continuent de fasciner et de troubler, même cinq siècles après la disparition des Aztèques.
Un héritage sonore intemporel
Ces sifflets restent une source d'inspiration, non seulement pour les chercheurs, mais aussi pour les créateurs de films d’horreur et les passionnés de cultures anciennes. Leur capacité à déclencher des émotions intenses rappelle l'importance du son dans les pratiques spirituelles et l'imaginaire collectif.